Résumé :
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La transmission vectorielle joue un rôle crucial dans l'épidémiologie des maladies à protozoaires en Algérie. En effet, ces parasites, tels que Leishmania spp., Trypanosoma sp., Babesia spp., Theileria spp. et Hepatozoon spp., utilisent des vecteurs, comme les moustiques, les phlébotomes et les glossines, pour se propager d'un hôte à un autre. Cette méthode de transmission permet une dissémination efficace des parasites et peut entraîner des épidémies dans les populations humaines et animales. Cette étude rétrospective vise à analyser les données disponibles sur les maladies à transmission vectorielle (MTv) à protozoaires en Algérie. Elle s'appuie sur une revue approfondie de la littérature scientifique et des rapports d'organisations internationales de référence, notamment l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). L'analyse se concentre sur la période de 2003 à 2023 et examine les tendances épidémiologiques, la dynamique des vecteurs et des réservoirs de la maladie, les techniques de diagnostic et les facteurs influençant l'incidence et la propagation des protozoaires en Algérie. Cette dernière figure parmi les pays les plus touchés par la leishmaniose en Afrique du Nord, avec des milliers de cas de leishmaniose cutanée (LC) enregistrés chaque année. Les études démontrent que les wilayas de Biskra, M'Sila et Béchar présentent les incidences les plus élevées de LC, avec respectivement 49764 cas (305.78 pour 105 habitants), 55695 cas (251.18 pour 105habitants) et 10508 cas (173.90 pour 105habitants). Illizi présente quant à elle l'incidence la plus élevée de leishmaniose viscérale (LV) (3.15 pour 105habitants). Il est important de noter que l'incidence de la LC est généralement beaucoup plus élevée que celle de la LV dans la plupart des wilayas. Divers outils de diagnostic ont été utilisés pour la leishmaniose, incluant la PCR, l'examen direct, la culture, l'électrophorèse isoenzymatique et la microscopie conventionnelle. Parmi les espèces de phlébotomes incriminées, Phlebotomus perniciosus est la plus fréquemment rencontrée dans la plupart des régions et des climats. Les études révèlent une prévalence significative de la leishmaniose chez divers hôtes en Algérie, avec une prédominance de Leishmania infantum chez les carnivores et de Leishmania major chez les rongeurs. La prévalence de Trypanosoma evansi varie selon les régions, avec une concentration dans les zones du sud. Entre février 2014 et juin 2019, les taux de prévalence de T. evansi variaient de 0% à 62.1%. Les ânes présentaient la prévalence la plus élevée (62.1%), tandis que les taux étaient plus faibles chez les bovins, les chèvres et les chiens. Les facteurs de risque différaient selon les espèces et les méthodes de test, incluant des facteurs géographiques, le système de reproduction, le sexe, l'âge, l'historique des symptômes et les activités de course. Divers tests ont été utilisés, notamment des examens parasitologiques (GST), des tests sérologiques (CATT/T. evansi, ELISA, immune trypanolysis) et des tests moléculaires (PCR spécifiques). Les résultats des différentes études indiquent que les piroplasmoses sont largement répandues chez les animaux en Algérie, avec des variations régionales et des taux de positivité selon les espèces de tiques et les hôtes. Les tiques Rhipicephalus spp. Et Hyalomma spp. Jouent un rôle clé dans la transmission des piroplasmes, notamment Theileria spp. Et Babesia spp. La diversité des méthodes de diagnostic, incluant des techniques avancées comme la PCR et le séquençage, permet d'améliorer la précision et la sensibilité de la détection.Les données montrent une prévalence significative de Hepatozoon canis tant chez les chiens que chez les tiques dans les régions étudiées. L'utilisation de tests PCR pour la détection indique un niveau de précision élevé dans le diagnostic. Cette étude s'inscrit dans une démarche globale visant à mieux comprendre MTv à protozoaires en Algérie, à évaluer leur impact sur la santé publique et animale, et à proposer des solutions concrètes pour leur prévention et leur contrôle.
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