Résumé :
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La résistance aux antibiotiques constitue un défi mondial croissant, compliquant le traitement des infections. Les aminoglycosides, bien qu'efficaces contre les infections graves, sont également concernés, ce qui accroît les risques de complications et de mortalité. Cette étude vise à analyser le profil épidémiologique de 135 souches résistantes aux aminoglycosides à Sétif entre 2019 et 2021, et à étudier par docking moléculaire, leurs interactions avec les enzymes responsables de cette résistance. Un antibiogramme a été réalisé sur 135 souches bactériennes selon les normes CLSI. Des tests phénotypiques ont évalué la virulence des souches, notamment par la production de biofilm et d'enzymes, l'analyse statistique a été menée avec SPSS. Les résultats épidémiologiques ont montré une prédominance de la résistance chez les femmes (55,6%), avec une majorité de cas chez les adultes (68,1%). Cliniquement, les infections urinaires étaient les plus fréquentes (76,3%), et bactériologiquement, Escherichia coli a été la bactérie la plus fréquemment isolée (40,7%).
Les tests phénotypiques ont mis en évidence une résistance élevée à plusieurs antibiotiques, notamment l’amoxicilline (83 %), l’amoxicilline-acide clavulanique (80 %), la céfalexine (74,8 %), la céfixime (71,1 %), le triméthoprime-sulfaméthoxazole (74,8 %) et la gentamicine (72,6 %), La chloramphénicol (53,3 %), l’imipénème (47,4 %), l’amikacine (47,4 %) et la pipéracilline-tazobactam (31,1 %) ont quant à eux présenté des taux de sensibilité relativement. Une multirésistance à sept antibiotiques a été observée dans 25,6% des cas, avec des corrélations croisées marquées entre la gentamicine et les bêtalactamines (5 sur 22). Concernant les facteurs de virulence, les souches caractérisées par une faible production de biofilm étaient les plus fréquentes (62,96%), tandis que l'activité enzymatique variait selon les souches. Enfin, une étude de docking moléculaire a examiné l'interaction de quatre aminoglycosides avec des protéines liées à la résistance, les simulations ont révélé que la kanamycine présentait une bonne affinité de liaison avec quatre enzymes cibles : I'AAC (-8,2 kcal/mol), l'APH (-7,3 kcal/mol), I'ANT (-8,0 kcal/mol) et l'ARNr 16S (-7,7 kcal/mol), suggérant son potentiel pour des études futures in silico. En conclusion, l'étude révèle des variations significatives de la résistance aux aminoglycosides à Sétif, influencées par des facteurs démographiques, cliniques et bactériologiques, et met en lumière le potentiel des approches in silico pour optimiser les stratégies thérapeutiques.
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