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Résumé :
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Ce travail traite de la question de l’alimentation dans certains pays d’Afrique du Nord, en visant à analyser et comprendre les multiples dimensions qui influencent la sécurité alimentaire et les habitudes alimentaires dominantes dans cette région. Cet intérêt découle de l'importance cruciale de l’alimentation en tant qu'élément fondamental de la santé publique, du développement humain et de la stabilité économique et sociale. L'étude cherche à atteindre un ensemble d’objectifs principaux, notamment : évaluer la situation actuelle de la sécurité alimentaire à travers l’analyse des indicateurs nutritionnels, identifier les lacunes et les défis auxquels les populations sont confrontées pour accéder à une alimentation suffisante, saine et nutritive ; et déterminer les facteurs influençant les comportements alimentaires, y compris les facteurs économiques (tels que le revenu, les prix des denrées alimentaires et la pauvreté), ainsi que les facteurs sociaux et culturels comme les habitudes alimentaires, les croyances et le niveau d’éducation, en plus des facteurs environnementaux et sanitaires. L’étude comparative des régimes alimentaires en Algérie, Tunisie, Maroc, Égypte et Libye révèle des points communs liés aux racines méditerranéennes de ces pays, qui reposent traditionnellement sur la consommation de céréales, de légumineuses, de légumes, d’huile d’olive et de poissons. Cependant, les transformations sociales et économiques rapides ainsi que l’urbanisation ont conduit à une transition nutritionnelle marquée, caractérisée par un éloignement des régimes traditionnels sains au profit de modèles de consommation modernes basés sur les aliments transformés, les céréales raffinées, les graisses saturées et les sucres. En Algérie, le pain constitue l'aliment de base, avec une forte dépendance au blé et aux protéines végétales, accompagnée d'une faible consommation de viande. Cela s'accompagne d'une augmentation des cas d'obésité, de diabète et de carences en micronutriments tels que le fer et la vitamine D. En Tunisie, la cuisine méditerranéenne traditionnelle a cédé la place aux fast-foods et aux pâtisseries riches en sucre, entraînant une augmentation de l'obésité et de l'anémie, en particulier chez les enfants. En Égypte, le pain baladi, les lentilles et les fèves sont des composants alimentaires essentiels, mais la dépendance quasi-totale aux protéines végétales a entraîné une aggravation de l’anémie et du diabète. Le Maroc souffre d'une consommation excessive de sucre et d’un manque de diversité protéique malgré la richesse de sa cuisine traditionnelle, ce qui se traduit par une hausse de l’obésité, notamment chez les femmes. En Libye, bien que la consommation de viande ait été abondante dans le passé, la situation politique et économique actuelle a conduit à une détérioration de la sécurité alimentaire et de la qualité nutritionnelle dans les zones touchées. Les indicateurs nutritionnels montrent également que la majorité de ces pays dépassent les recommandations mondiales en matière de consommation de sucre (35–45 kg/personne/an), et souffrent d’une faible qualité protéique due à la prédominance de sources végétales pauvres en acides aminés essentiels comme la lysine et le tryptophane. De plus, la dépendance aux céréales raffinées contribue à une carence en fibres, accompagnée d’une faible consommation de fruits, de légumes et de viandes.
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